lundi 22 octobre 2007

Avoir le mollet fringuant


Aujourd'hui, j'ai quelques courbatures et douleurs articulaires. C'est que, samedi dernier, je suis allé faire un tour au New Hampshire pour grimper les mont Lafayette et Garfield. Une bonne randonnée de près de 7 heures, 22 km et 1600 m de dénivellé. Ça en brûle des brownies ça Madame.

Mais c'est aussi un plaisir incalculable, immense. Un plaisir que je ne croyais jamais conaître. Évidemement, quand je pesais plsu de 420 livres je n'imaginais pas le fait de se faire suer pendant toute une journée sur une crête venteuse comme quelque chose de plaisant.



Mais juste le fait de pouvoir en faire autant quand on pouvait en faire si peu auparavant, c'est déjà le plus beau des sommets. Ça vaut bien quelques courbatures.

samedi 13 octobre 2007

La laisse

Plusieurs sujets au menu cette semaine et le terme de "menu" n'est pas le fruit du hasard ici.

D'abord un sujet qui, à défaut de m'encourager à grimper des montagnes, me fait invariablement grimper dans les rideaux. Je veux ici parler de la "Coalition contre l'obésité morbide" qui fait la promotion de la chirurgie bariatrique comme seule solution au problème de l'obésité morbide.

Cette semaine cette colaition rendait public un "sondage" sur l'obésité morbide au Québec. Un portrait désespérant, et le désespoir était effectivement le but de l'opération. Premièrement ce qui fait la qualité d'un sondage est la qualité de l'échantillonage qui, pour être fiable, doit être aléatoire. Déjà ce sondage était mené via internet et des entrevues téléphoniques. Deux méthodes de collecte des données sans contrôle et déjà on peut questionner les conclusions d'un tel sondage.

Par exemple on nous apprend que les femmes sont 4 fois plus nombreuses à êtres obèses morbides que les hommes: pas vraiment. Ce que ça nous apprend ce'est que 4 fois plus de femmes étaient prètes à contacter la coalition pour répondre au sondage, ce qui est normal, les femmes sont beaucoup plus sensibles à leur problème de poids que les hommes.

Bon, c'est une enquête mal menée, ce n'est pas la première et ce ne serait pas grave si cela ne transportait pas le message des obèses morbides sans voies de sorties et à qui il faut offrir plus de chirurgies. C'est le lobby du bistouri.

Je suis particulièrement contre ce lobby qui prétend que l'OMS , l'Organisation Mondiale de la Santé, reconnait la chirurgie bariatrique comme la seule méthode efficace de perte de poids pour les obèses morbides, une affirmation qui est colportée sur divers sites web depuis quelques années. Cependant une vérification auprès de l'OMS nous apprend que c'est une grossière exagération. L'agence de l'ONU considère en effet que la chirurgie bariatrique est UNE méthode qui a démontrée son efficacité dans le cadre du traitement de certains obèses morbides, mais que " la question de l'obésité morbide doit d'abord être considérée dans un contexte de promotion de l'activité physique et de nutrition". C'est pas mal plus nuancé.

La chirurgie n'est-elle pas efficace? Oui, tout à fait, les études sont nombreuses pour démontrer que la perte de poids est réelle sur le moyen et long terme (avec des nuances) et que les gains sur la santé (hypertension, diabète etc) sont , eux aussi, bien réels. Alors pourquoi suis-je contre?

Tout simplement parce que ça sous-entend une prise en charge de son obésité par quelqu'un d'autre, un abandon, une rédition. Je lisais justement le témoignage d'une des fondatrices de cette coalition dans le journal qui disait: " c'était tellement décourageant de travailler fort pour ne perdre qu'une demie livre par semaine". Ben oui, c'est difficile, ben oui il faut travailler fort, pour toute sa vie en plus, vous n'avez encore rien vue Madame. Mais c'est en accumulant des fois une demie livre, des semaines plus, des semaines moins, de ces pertes de poids que l'on gagne sa bataille contre le poids qui tue.

C'est humiliant, difficile, une vraie bataille et on se décourage bien plus souvent qu'a son tour, mais on y arrive. Je n'ai jamais rencontré d'obèse incapable de maigrir, certains le faisaient avec plus de facilité, mais tous y parvennaient. Le problème est le maintien de l'effort dans le temps et c'est là que les gens on besoin de soutien et pas d'une table d'opération. Mesdames, vous transmettez le message que les obèses morbides sont incapables de se prendre en mains et de maigrir, vous leur transmettez ce message qu'ils sont incapables de contrôles, qu'ils ont besoin d'une laisse, c'est faux, je vais être baveux et sortir un argument cheap: je le sais, j'étais pas mal plus gros que vous.

Parlant de gros, cette semaine Jean-Luc Mongrain recevait un ex-obèse qui a déjà pesé 450 livres et qui s'est pris en mains alors qu'il était sur la liste d'attente pour une chirurgie justement. Aujourd'hui il cours des triathlons... Je ne peux que m'incliner devant ce compagnon de cheminement, bravo. Cependant ce n'est pas un héro, je ne suis pas non plus un héro. Un héro ça fait quelque chose hors des capacités normales de l'être humain, ce n'est pas notre cas. C'est du simple travail, mais un travail libérateur.

Enfin, pour finir sur une note plus légère, mais quand même grave, on commence à parler de plus en plus d'orthorexie , l'obsession de l'alimentation saine. Alors relaxez un peu, l'alimentation c'est d'abord un plaisir et le plaisir, en lui-même, c'est vachement sain.