vendredi 6 août 2010

C'est particulièrement troublant

À lire dans La Presse d'aujourd'hui, un article sur un phénomène (heureusement limité)particulièrement dérangeant: les "gainers", qui est, à bien des égards, l'envers de l'anorexie.

À lire

J'ai travaillé près de 6 ans dans les services psychiatriques d'un grand hôpital montréalais. J'ai vu plusieurs dimensions de la maladie mentale et je peux comprendre la douleur psychique de celle-ci. Mais j'ai aussi connu l'obésité morbide et j'ai véritablement frôlé la mort de bien près par la grâce de ma fourchette. Il fut même une époque où j'engraissais de près de 10 à 15 livres par mois. Mais moi je n'y avais aucun plaisir, c'était une destruction systématique et continuelle. Et m'auto-détruire complètement est la seule chose que je suis vraiment content d'avoir échoué dans ma vie.

Alors quand je lis un article comme ça, je ne peux m'empêcher de penser à la souffrance terrible que ces gens doivent vivre pour en arriver là. Moi je suis allé très creux, dans un endroit d'où je ne croyais pas sincèrement revenir, et je ne me suis même pas approché de ça...alors j'en suis vraiment abasourdi.

dimanche 1 août 2010

à propos de l'impossible

Digression aujourd’hui. Mais, de toute façon, je digresse si souvent! Digression parce que je ne parlerai ni d’obésité, ni de montagne, du moins je ne crois pas. Petite réflexion volontairement ouverte en ce dimanche de soleil.

Donc cette semaine je suis allé au cirque voir ID du cirque Éloize. Bon spectacle, mais là n’est pas l’objet de mon propos. La mise en scène, qui se voulait urbaine et moderne, s’inspirait de West Side Story (film de Robert Wise, 1961) sur les amours impossibles de jeunes rattachés à des bandes rivales dans le New York des années 50. Une intrigue qui était elle-même une transposition de Roméo et Juliette de Shakespeare sur les amours impossibles des amants de Vérone qui était elle-même inspirée directement par Tristan et Iseult sur les amours impossibles de...enfin, vous voyez le topo. Le tout né dans les limbes de l’amour courtois du haut moyen âge (si certain veullent leur amour éternel, le concept d’amour lui-même est relativement récent, eh, que voulez-vous?) où la prémice de tout rapport amoureux était que celui-ci était impossible .

Bref, cette mise en scène m’a ramené à ce questionnement: existentiel: pourquoi sommes-nous si obsedés par l’échec amoureux? Pour ma part je sais que j’aurai beau m’essayer et m’acharner à 10 000 projets, il n’y aura jamais aucun domaine où j’aurai autant douloureusement échoué qu’a celui de l’amour. Et pourtant...je n’arrive pas à le regretter.