mardi 10 février 2009

La prise en charge

Fin de ma période de dormance.

Après les derniers mois qui furent consacrés à me remettre de ma dernière montagne et à lancer quelques projets montagnards, je reviens à l'entretien, irrégulier, de ce blogue. Il est de ce blogue comme de mes plantes vertes : je ne l'entretien pas assez, mais ça veut vire et ça survit.

Aujourd'hui je voudrais vous parler de « prise en charge ». En effet, ma tête de turc préférée en matière d'obésité, la Coalition contre l'obésité morbide (lepoidsquitue.com), après sa propre période de dormance, vient de refaire une sortie pour s'insurger contre le fait que le gouvernement Ontarien fait appel à un chirurgien québécois pour pratiquer des chirurgies gastriques sur des obèses ontariens alors que les listes d'attente pour de telles chirurgies sont pleine au Québec.

Bon, mes lecteurs connaissent mon aversion pour le message véhiculé par cette coalition, mais je vous invite à consulter leur site et à vous faire une idée par vous-même. Je n'aime pas leur message, je le trouve même nuisible dans sa façon, mais c'est mon opinion personnelle. Ils prétendent que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère la chirurgie comme étant la seule méthode efficace pour lutter contre l'obésité morbide, alors que la position de l'OMS est beaucoup plus riche et nuancée et considère la chirurgie comme étant UNE solution efficace dans certains cas. ( Obésité : prévention et prise en charge de l'épidémie mondiale, OMS, Genève, 2003, 300 p.)

En fait l'OMS considère la  chirurgie comme étant une solution de dernier recours quand la prise en charge normale à échoué. Ce qui nous fait un bien long détour afin d'arriver au sujet d'aujourd'hui : la prise en charge.

Qu'est-ce que c'est? La prise en charge c'est l'ensemble des moyens entrepris afin de prévenir, limiter, contrecarrer et éliminer un problème de poids. Un ensemble de moyens qui sont toutefois placés sous la responsabilité de quelqu'un : parent, médecin, la personne elle-même etc. Par exemple, la chirurgie représente une prise en charge du problème d'obésité par le corps médical.

Pour moi la question importante étant : qui doit être responsable de cette prise en charge? Et la réponse elle-même étant tout aussi importante : la personne avec le problème de poids elle-même doit être responsable de cette prise en charge.

Comme je l'ai mentionné souvent, bien qu'il existe de nombreuses injustices sur terre quand au métabolisme de chacun, aux gros os et au sunday au chocolat, une fois que tu es gros, ce n'est pas le voisin qui va pouvoir maigrir pour toi, il ne sert à rien d'attendre après ça, on ne maigrit pas pour faire plaisir à son médecin, même pas pour faire plaisir à sa mère, mais bien pour soi.

Cependant ça ne veut pas dire que ça doit se faire seul. C'est sans doute là que le Québec est le plus déficient, pas dans la chirurgie, mais dans l'accompagnement, dans le soutien que devrait recevoir la personne qui désire se prendre en mains.  Ça , c'est plutôt pauvre. Si on devait se battre pour de meilleurs services aux obèses (et peut-être le devrait-on) on devrait surtout se battre pour de l'accompagnement, des psychologues, des groupes de soutien, de la sensibilisation, de vrais services, bien avant de se battre pour des tables d'opération. Parce que la chirurgie la plus efficace contre l'obésité, c'est bien celle qui ne sera jamais nécessaire.