jeudi 11 août 2011

Trouvez-moi une cause!

Il y a quelques années, j’ai organisé plusieurs expéditions/levées de fonds, j’ai participé à certaines et à d’autres je n’ai fait que servir de consultant. J’avais abandonné ce secteur parce que j’étais un peu écoeuré des impératifs financiers qui prenaient le pas sur les impératifs de sécurité ou tout simplement de plaisir.

Je n’ai jamais cru que l’on devait absolument accepter n’importe qui parce qu’une personne rapportait de l’argent à la cause. La sécurité d’un groupe en montagne demande plus de discrimination et de jugement que ça. De plus, mon but à toujours été également de fournir une expérience agréable aux participants afin que ceux-ci poursuivent dans la même voie par la suite. Je voulais favoriser quelque’un rapporte moins, mais qui raportera plus souvent, que quelqu’un qui rapporte plus et ne fera plus rien par la suite. Bref, j’ai préféré mettre mes qualités d’organisateurs au service de mes objectifs personnels et de ceux de mes amis.

Cependant, le goût de l’organisation de groupe me démange. De plus, c’est un domaine où je suis, excusez la prétention, très compétent. Au cours des années j’ai aussi développer un réseau de contacts un peu partout dans le monde extrêmement pratique pour obtenir les meilleurs prix.

Donc, voici ce que je vous propose: j’ai besoin que vous m’orientiez vers des causes qui vous tiennent à coeur, ou des organismes qui pourraient bénéficier de mon aide pour organiser des expéditions/levée de fonds. Vous conaissez un organisme qui veux organiser un trek de 10 jours en Islande pour une levée de fonds? Je suis votre homme. Une expédition à l’Aconcagua? (j’y ai organisé le plus grand groupe à ce jour avec le plus haut taux de succès). Indiquez-moi quoi et je m’engage à aller, dans les prochains mois, présenter des projets à ces organismes et/ou causes.

Enfin, en janvier 2013 je retournerai vers la mopntagne (en Argentine, le Tupungato) et, celle-là, je m’engage aussi à le faire au bénéfice d’une cause. Laquelle? J’attends vos suggestions.

jeudi 16 juin 2011

3 ans déjà

Il y a trois ans aujourd’hui, j’étais sur un glacier en Alaska, au camp de base du Denalii (McKinley) et je m'apprêtais a conquérir le plus haut sommet de l’Amérique du Nord.
Je le répète très souvent, mais cette montagne représente vraiment une conquête unique dans ma vie. Ce ne fut pas la plus haute, ce ne fut pas la première et , bien sûr, pas la dernière. Mais ce fut la plus difficile et sûrement la plus exaltante.
Dans un commentaire précédent on me demandait si le sommet n’est pas un lieu surévalué. Bien sur l’atteinte du sommet en soit n’est qu’une anecdote au milieu d’une bien plus longue aventure, un lieu effectivement de peu d’émotions. Il faut avoir de l’énergie pour connaître l’émotion et disons qu’au sommet il en reste peu. Mais le sommet en montagne, contrairement à bien des choses dans la vie, est un objectif simple et clair. Un point unique vers lequel tous les efforts tendent pendant deux ou trois semaines. Le désir, dans sa plus plus simple expression et c’est certain que l’émotion du sommet, c’est pour l’après, c’est suite à la prise de conscience du chemin accomplis. On ne prend toute la mesure du sommet qu’a partir du moment ou on cesse de regarder en en avant et que l’on regarde vers l’arrière, vers le chemin parcouru. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra en prendre toute la mesure. Un sommet, ça se gagne avec le coeur, mais ça s’apprécie avec l’esprit.

mardi 31 mai 2011

Retrouver le sentier

Ça fait longtemps, et certains s’en sont plains, merci. Mais me revoilà de retour au clavier. Je tente de retrouver mes repères et, finalement, ce blogue en est peut-être un. En montagne,on dit qua’teindre le sommet n’est que la moitié du chemin, que la descente est toujours le moment le plus dangereux et c’est bien vrai .

Je suivais dernièrement la saison de grimpe au McKinley (qui bât son plein présentement) et je notais que l’on compte actuellement 5 morts pour cette année et plusieurs blessés graves. Tous dans des accidents survenus à la descente, notamment sur l’authobann, la dernière descente avant le camp d’altitude. Un endroit terrible et dangereux car on l’atteint à la fin de plus de 12 heures d’épreuves, dans un état d’épuisement si intense que je crois parfois, même trois ans après, que je n’en ai pas tout à fait récupéré. Alors, du haut de cette traverse dangereuse, on voit tout au bout notre tente qui nous attend, notre sac de couchage si moelleux et on se fout parfois un peu trop du danger et le repos qui nous attends au bas de la pente est parfois le repos éternel.

Parfois aussi on se perd en descendant, c’est arrivé à un grimpeur cette année, il s’est égaré à la descente et est mort de froid. Se perdre en montant est difficile, tout pointe vers un même point minuscule au sommet, se perdre à la descente est très facile; l’univers est devant nous et, si on n’y prête pas suffisamment attention, on se retouve parfois sur des pentes dangereuses, dans des cul-de-sacs, bref, dans la merde. À partir de ce moment que peut-on faire ? Essentiellement deux choses: soit poursuivre à tâtons et tenter de retrouver sa voie plus bas en risquant ainsi de poursuivre dans l’erreur, ou bien tenter de revenir sur ses pas jusqu’au lieu de l’erreur, jusqu’au lieu du mauvais choix et corriger l’erreur. Mais parfois cette deuxième option n’est pas possible, on est allé trop loin, retourner en arrière deviendrait pire, il nous reste alors l’inconnu, vu que le connu nous est inaccessible.

Si, dans la vie de tous les jours, chacun avait le choix de refaire un bout du parcours à l’envers afin de retrouver le carrefour manqué, le sentier sur lequel on aurait du s’engager, je crois que peu de gens hésiteraient à le faire. Mais trop souvent le choix erroné nous a mené vers un autre choix qui nous mené vers un autre choix et ainsi de suite, beaucoup trop en avant pour revenir en arrière. Nous sommes condamnés à tenter de retrouver nos repères en allant vers l’inconnu, au risque de s’enfoncer encore plus.

J’ai connu un sommet extraordinaire il y a deux, trois ans. Justement, revenant du McKinley où j’ai touché le sommet le jour de mon 42ème anniversaire (tout une montagne, tout un défi), j’ai connu une année de prospérité incroyable: professionnellement, personnellement, name it, tout allait si bien. Un sommet innégalé . Et puis vint la descente, et la fatigue.

Je ne sais pas exactement où j’ai perdu mes repères, mais durant la descente je me suis perdu un peu, mais parfois un léger écart au début vous fait manquer le camp de base par des kilomètres. J’en ai marché une shot pour essayer de retrouver mon sentier, avec, dans le processus, bien d’autres erreurs qui me donneront l’occasion d’exprimer bien d’autres regrets. Parfois j’ai cru avoir trouvé, souvent je me suis trompé. J’ai trouvé des trésors que j’ai bien failli dilapider, j’ai gagné des ennemis et perdu des amis. Bref, le gars a une job à faire. Et pour commencer, redémarrer ce blogue et retourner vers une rencontre avec moi-même via l’exile et la sueur.

Je quitterai donc à la fin du mois pour l’Islande pour faire un trek de volcan en volcan. Pas de montagne vraiment en vue pour moi cette fois-ci, mais ça ne veut pas dire que, quelque part, ce n’est pas le début de la voie pour le retour vers la clarté et la simplicité du sommet.