vendredi 27 novembre 2009

De l'aéroport de Miami

Les aéroports ont quelque chose de particulier. Ces grands carrefours où se croisent des voyageurs blasés aux yeux bouffis de sommeil, me fascinent. Il faut bien, j'attends mon vol pour Santiago qui ne décollera pas avant deux heures encore, il vaut mieux que l'endroit me fascine.

Auparavant, il me suffisait de mettre le pied à l'aéroport pour me sentir dépaysé, pour me sentir déjà loin; pas cette fois. Peut-être parce que j'ai fait exactement le même trajet dans le même but il y a trois ans quand je suis allé tester ma volonté sur les pentes de l'Aconcagua.

Mais, aujourd'hui, je ne sens pas ce dépaysement , je ne me sens pas encore tout à fait parti. Ce n'est qu'un signe de plus que je devais partir. Je devais prendre le temps de me retrouver et loin de tout, dans le froid et l'effort, c'est ça que la montagne a à m'offrir, et ce cadeau, je vais le prendre au complet, sans rechigner.

Lundi dernier j'ai présenter mes deux derniers films de montagne (l'Aconcagua et le Denali) devant plus de 70 personnes. Je pense avoir été bon, je suis certain d'avoir été bien. En parlant de la montagne, de mon passé aussi, je me suis retrouvé, en remontant le sentier que je connais si bien, j'ai vu un peu où je m'étais arrêté, où je m'étais un peu perdu.

Les gens sont restés longtemps pour les questions. J'étais allumé par leur intérêt, j'étais quasiment charismatique, je me sentais de nouveau fort, de nouveau en contrôle. Cette soirée m'a fait un bien fou. J'en avais un besoin criant.

Demain matin je serai du bon côté de l'avion et je reverrai l'Aconcagua que l'on distingue très bien au nord sur le vol Santiago-Mendoza, je le reverrai avec un respect certain. Puis, lundi, je serai au pied du Mercedario avec mes 3 compagnons et je dormirai hors de la tente pour admirer les glaciers miroiter sous la pleine lune et mes rêves seront remplis des caresses de la princesse de la nuit.

Dans 3 semaines, je redescendrai de ma montagne avec une réalité objective qui n'aura pas changé: toujours aussi frustré au travail, toujours aussi malheureux en amour, rien n'aura changer à Montréal. Mais je redescendrai, je prendrai ma première douche en 18 ou 19 jours, prendrai un magnifique repas et je serai de retour à la vie. C'est ça que la montagne m'offrira, en échange de 3 semaines de sueurs et de douleurs, elle m'offrira moi, elle m'offrira la vie.


1 commentaire:

mammouth a dit…

J'espère que votre voyage vous aura apporté ce que vous souhaitiez.

Je voulais simplement vous laisser un message pour vous dire que ce qui ressort de vos textes est très inspirant. Comme je ne suis pas obèse ni ex-obèse, ce n'est pas ce parcours en soi qui m'inspire mais plutôt votre façon d'aborder la vie, d'être responsable de vos choix. J'y sens une force, un positivisme et une grande lucidité. Le texte "J'y ai cru" est très beau. Je vous souhaite de joyeuses fêtes.