dimanche 18 juillet 2010

Du meilleur et du pire

J’aime a penser, ou, du moins, à prétendre, que les montagnes sont des révélateurs. Que, dans l’atmosphère raréfié de l’altitude, dans la sueur et la douleur d’une longue grimpe, chacun se révèle tel qu’il est. Bon ou mauvais. C’est pour cela que je choisis mes compagnons et compagnes de grimpe avec le plus grand soin. C’est sans doute vrai de la montagne, mais aussi vrai de bien d’autres défis.

Mon opération, mon abdominoplastie, s’est très bien passée et a donné des résultats bien au delà de ce que je pouvais raisonnablement espérer. Le 29 juin dernier on m’a retirer près de 4 kg uniquement de peau excédentaire sur l’abdomen. Si on devait résumer le dernier mois et demie à ce simple fait, je crois que l’on pourrait prétendre, à juste titre, que ce fût un grand succès. Mais, comme pour les montagnes, ce n’est pas le résultat final, le succès ou l’échec, qui fait foi de tout; il y a le chemin pour s’y rendre.

Depuis maintenant près de 12 ans que j’ai entrepris de changer ma vie, toujours le processus, le chemin, qui m’a mené vers un objectif, fut beaucoup plus riche de satisfactions et d’enseignements que le résultat final. Souvent, d’ailleurs, le résultat en soi, est décevant. Certains aboutissements sont même carrément frauduleux quand on pense aux efforts investis. On se fait souvent avoir par soi-même si on mets tous ses espoirs dans le résultat final. Le profit est presque toujours ailleurs. Il en va de même pour mon opération.

Je dois avouer que les deux derniers mois furent parmi les plus difficiles de ma vie. Mais d’une difficulté que je ne soupçonnais pas, ou, du moins, que je sous-estimais grandement. Ce ne fut pas vraiment difficile physiquement, mon opération, bien que spectaculaire dans son étendue, ne fut pas particulièrement douloureuse et, bien que j’ai beaucoup souffert de la canicule, comme beaucoup de gens, ce ne fut pas la fin du monde non plus. Mais je dois avouer que, confronter à cette opération je me suis trouvé dans un état de vulnérabilité et de stress que je connais peu souvent. Habitué que je suis à prétendre avoir le contrôle sur ma vie, a prévoir tout, à savoir tout ce qu’il y a a savoir (au risque de ne comprendre rien de ce qu’il y a comprendre), je ne suis pas certain que j’étais bien prêt à faire face à la vulnérabilité qui va avec la démarche de l’abdominoplastie.

Un sentiment de vulnérabilité qui a fait ressortir un côté de moi que j’apprécie beaucoup moins, un côté insécure qui croît encore, quand les circonstances s’y prêtent, que s’il n’est pas au coeur de l’action il sera laissé de côté, que s’il n’est pas aux commandes, il ne sera même pas passager. Qu’il est infiniement oubliable comme à l’époque ou je réchauffais le banc au hockey .

Bref, j’ai broyé une bonne dose d’angoisse et assaisonner l’existence de certaines personnes autour de moi d’un comportement détestable dont moi-même je n’aurais pas supporté le quart. C’est comme si maintenant, mon nombril tout nouvellement refait, je n’avais pas été capable de prendre le recul nécessaire. Bref, je fut un peu trou de cul, parce que je suis tout à fait capable de l’être (le moins souvent possible je l’espère).

Enfin, les choses vont mieux, l’épreuve se termine, je me remets de mon opération et de ma surprise d'avoir trouvé tout ça pas mal plus difficile que prévu.

Chacun est capable du meilleur, mais parfois aussi chacun peut démontrer le pire et, parfois, peut-être est-ce nécessaire de le constater afin de se secouer les puces et de continuer à faire de soi quelque chose de bien, afin de pousuivre le chemin. C'est un travail quotidien.

1 commentaire:

lespiegle a dit…

Je viens de découvrir votre blogue! Je vais commencer par le début! mais ça me semble vraiment intéressant! :)