jeudi 22 juillet 2010

Se regarder le nombril

C’est fou comme tenir ce blogue m’amène a partager des choses affreusement intimes. Vous parler, pendant des lignes et des lignes, de mes plis de peau abdominaux, euh... feu mes plis de peau abdominaux, est un exercice particulièrement impudique. Utile pour certains je crois, mais particulièrement impudique. J’ai même pensé qu’il pourrait être utile de vous montrer mes photos avant/après (je les ai), mais disons que pour l’instant on va se garder une petite gène. Vous permettrez qu’a cette pensée je rougisse quelque peu devant l’écran de mon ordinateur; je ne suis pas si exhibitionniste quand même.

Cependant je ne me gène pas pour partager certaines pensées qui sont, sous certains aspects, beaucoup plus intimes que quelques photos d’une vieille chemise de peau beaucoup trop grande dont on se rentre les pans dans les pantalons pour en dissimuler les bouts qui pendouillent. Ou plutôt non, pas une chemise, un coton ouaté de peau. L’image est plus juste avec cette mauvaise coupe qui caractérise si souvent les cotons ouatés. J’avais quasiment même les petites mousses!

Mais je peux maintenant en parler au passé. Bien qu’il me faudra encore plusieurs semaines de cicatrisation, je ne porte maintenant plus ma gaine post-opératoire et je porte plutôt ma nouvelle silhouette, faite sur mesure, chez un tailleur de peau d’expérience qui m’a concocté un joli ventre 4 saisons. Ma panse n’étant plus pansée, je peux maintenant pensé que le pire est derrière moi. Ce qui est effectivement le cas car le devant, lui, vient d’être refait, donc le pire est effectivement derrière et le mieux, devant.

Suis-je content du résultat? Plus que je ne l’aurais espéré et celà étonnera sans doute plusieurs personnes a qui j’ai assommé les oreilles au cours des derniers mois avec mes angoisses abdominales. Peut-être est-ce cette transition rapide entre l’épiderme flasque et débordant d’il y a 4 semaines et le ventre plus plat que la Belgique d’aujourd’hui qui me souffle ainsi. Ou bien est-ce que, finalement, après des milliers d’heure de gymnase, de montagne, d’efforts, il y a finalement une partie de mon corps qui reflète mon investissement.

Mon ventre plat ne me rendra pas plus heureux. Je vivais assez bien avec l’ancien. Mais je me rends maintenant bien compte qu’il était devenu, lui aussi, une excuse. Que le symbole de succès qu’il était un temps, en racontant dans ma chair un peu trop flasque, mon combat contre l’obésité, était devenu un boulet dont je gérais le malaise. Une insatisfaction, un handicap social ( c’était bien tannant devoir tenir l’explication de l’ex obèse avant de se déshabiller devant quelqu’un, ça tue le mood ça) que je trainais.

Pourquoi était-il devenu ainsi? Parce que je pouvais y changer quelque chose et que je ne faisais rien. Erreur. J’avais oublié moi même une grande leçon que je pérore volontiers à bien des gens: si t’es pas content, ta seule responsabilité et d’essayer d’y changer quelque chose si tu peu. Je pouvais depuis un certain temps, et je ne faisais rien. C’est comme en montagne: tu n’es pas obligé de réussir, tu es seulement obligé d’essayer.

Enfin, nouveau ventre, nouvelle vie ? Non, on fait pas du neuf avec du vieux, mais ça fait une excuse de moins pour ne pas faire certaines choses, il m’en reste de moins en moins, je pense qu’il faudra bien que je finisse par faire quelque chose de bien avec tout ça...pas le choix.;)

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